Chronique parue dans le second numéro du magazine
NOISEI PILOT DÆMONHappily Depressed EPHeavy Screamo Progressif
L'artwork, le nom du label, le nom de l'album... tout indique que l'on va se payer une bonne tranche de rigolade avec I Pilot Daemon. La brève intro, lourde et sourde, ne bouleverse pas la donne. Après plus d'une minute de grondements, "Thorns" s'ouvre sur une batterie seule, annonçant un tempo lent et obsédant. La basse entre ensuite en scène accompagnée d'une guitare prenante. Puis c'est le premier cri, le premier d'une longue série. I Pilot Daemon déploie alors tout l'arsenal du screamo post-Breach. Le son est aussi heavy que le ton est grave. Le premier morceau s'étend le long de 6 minutes et confirme l'impression de fusion entre le post hardcore lourd et noisy de Breach et le screamo désespéré à la française. Les changements de rythme sont nombreux et ce premier titre s'avère véritablement excellent. Le deuxième morceau vient renforcer cette bonne impression. Beaucoup plus rapide et survolté, "Waterlily..." est un véritable brûlot punchy et corrosif peut être encore plus Breachien ( période It's Me God ) que le précédent. Mais après ces deux excellentes salves, le très/trop long EP va véritablement s'essouffler. Un interlude bruitiste plus tard, "Horoscope" et ses onze assommantes minutes démarrent. Et Dieu que c'est long et pénible. Si jusqu'ici, I Pilot Daemon n'avait pas fait preuve d'une formidable originalité, il avait évité de rabâcher ce que font 99% des groupes dits post-hardcore. Ce n'est alors plus le cas. Difficile après une telle cassure de se remettre dans The Bluish Fennecs", qui clôture l'album. Tout aussi long que son prédécesseur, le titre s'avère beaucoup moins ennuyeux, plutôt varié dans sa rythmique et sa charge émotionnelle. En deux mots : plus inspiré. Mais la mayonnaise ne prend toutefois pas aussi bien que sur les trois plages ouvrant le cd. Si I Pilot Daemon ne s'enferme pas dans une lignée post-hardcore option morceau à rallonge, les prochains enregistrements du groupe devraient confirmer le potentiel entrevu. Sinon, on a là un futur candidat à l'anonymat dans une scène totalement asphyxiée par sa propre consanguinité musicale.
6.5/10
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rédacteur B. RIVIÈRE
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