July 9, 2007

DONA CONFUSE EN ETE

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Le fanzine SKÅL! met à l'honneur DONA dans son dernier numéro en date (n°8). Merci à l'équipe!
Au sommaire :

* interview *
* chronique de l'album "BSCITDC" *
* live report du concert du 30 Avril dernier avec These Arms Are Snakes, I Pilot Dæmon... *


La première chronique de l'album de DONA CONFUSE est parue!
Merci au webzine THENOISETIMES.NET

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DONA CONFUSE
Broken silver cigarette in Tristan da Cunha


Une métamorphose aussi impressionnante que celle de FEDUP en DONA CONFUSE force l’admiration. Inutile de revenir sur la genèse du groupe tant la formation aujourd’hui présentée semble en adéquation avec sa musique. On passera alors sur les détails (changements de line-up, de projet, d’influences…) pour se concentrer sur un disque, Broken Silver Cigarette in Tristan da Cunha.

Octobre 2006. DONA CONFUSE mettait en ligne trois premiers extraits de son futur album. La surprise fut énorme. Des univers complètement nouveaux, tant dans la composition que dans les arrangements ou les influences : un pas immense avait été franchi par le groupe, enfermé depuis plusieurs mois en studio.
Clouds Draw Figures plonge l’auditeur dans un bain de claviers analogiques cotonneux. L’ambiance est à l’orage, la voix livre une déchirante complainte finale et la basse s’affirme comme un élément prépondérant de cette nouvelle esthétique. Elle tient en effet un rôle tout aussi central dans Marquise, et ses beats rappelant le RADIOHEAD de Kid A. Car si le DONA CONFUSE nouveau a beau être surprenant, il n’en est pas pour autant exempt de potentielles influences : le quintet d’Oxford notamment, mais également et surtout TEAM SLEEP (projet rock electro-expérimental plus posé de Chino Moreno de DEFTONES) auquel les ambiances, le travail des sons et la façon de chanter font souvent référence.
La plénitude désespérée du quidam venant de prendre une bonne et ultime dose de médicaments à l’alcool est toute entière contenue dans le riff titubant de Texas Valium, qui se mêle à des arrangements de bouche pâteuse, de sanglots ravalés et de fantasmes hallucinés.
C’est sur ces impressions que s’achevait la rencontre avec les premiers morceaux de Broken Silver Cigarette in Tristan da Cunha, auxquels venait il y a quelques semaines s’ajouter comme teaser internet le magnifique Camomille. Soudé sur album à un Coliseum Harmonium dépressif et synthétique, le titre émerge des Ténèbres pour clore un diptyque tragique. Une gravité incroyable. On est en présence d’un véritable diamant noir, d’une dernière charge héroïque, d’une déferlante sombre aux crêtes d’écume argentée, qui eût pu avoir sa place au cœur du Adore des SMASHING PUMPKINS. Sa litanie “It’s time to be confident” n’aurait pas juré avec les hommages que Billy Corgan y rend à THE CURE.

Ces quatre titres présentés avant la sortie, certainement les plus intenses et originaux, forment finalement la colonne vertébrale à l’album. Leur placement à intervalle régulier dans le tracklisting, comme sorte d’étapes, renforce cette impression. Les autres morceaux ne sont pourtant pas à considérer comme superflus : ils créent une homogénéité, un liant entre ces points culminants, comme une brume qui ne laisserait apparaître que des cimes immaculées.
Dans Sandy Point et Luminosa transparaissent les ultimes réminiscences métalliques du passé, alors que Velocity rejoindrait plutôt le monde de JEFF BUCKLEY dans son approche folk-pop.
Linear Caravel (au thème très radioheadisant), Surprise et Muette (et son pianiste classique) et Piano Préparé sont instrumentales. Les deux premières chansons proposent un schéma identique de cycles répétés jusqu’à l’explosion, qui arrive au moment inattendu où l’on est le plus confortablement installé dans ces circonvolutions. La troisième est un obscur travail acousmatique autour d’un piano, qui étend ses élucubrations bruitistes sur plus de 20 minutes. Pas inintéressant (si on le prend par exemple comme une visite guidée de la fameuse île Tristan da Cunha, dont le potentiel exotique et aventurier aurait été mis en musique par SCHAEFFER et HENRY), mais assez éloigné des couleurs de l’album pour en devenir vite abscons.
Le reste forme néanmoins un ensemble fort cohérent, dont la production est très acceptable, entre autres pour son réalisme : elle peut sembler foisonnante, mais les multiples effets et pistes passés à la moulinette de synthés analogiques sont sans problème à l’épreuve de la scène, grâce à la polyvalence des musiciens, bien équipés pour retranscrire au mieux leur album. Ainsi, micro pitché, claviers, pads électroniques, pédales d’effet, archet ou joypad Nintendo épaulent un chanteur dodelinant et un groupe qui prend son temps. Le temps de poser les ambiances, comme sur le disque.
Car on écoute Broken Silver Cigarette in Tristan da Cunha comme on regarde un film indépendant : on y accepte les longueurs de scènes contemplatives, les procédés narratifs ou les effets de réalisation déroutants parce que l’on sent bien la sincérité et la cohérence du projet de son auteur, et parce que ce que l’on dit vaut autant que la façon de le dire. Et DONA CONFUSE semblant aussi loquace qu’éloquent, on peut s’attendre à l’avenir à des jolis plans-séquences.

P.S. : On notera également les efforts du groupe et de son label Lacrymal Records à proposer un packaging classieux et à réhabiliter l’objet aux yeux du public : livret 16 pages, fourreau cartonné impression dorée, poster et “silver cigarette” (truffée de surprise)… C’est toujours cela que le peer-to-peer n’aura pas…


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rédacteur Akira

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